Raison et sentiments : a-t-on vraiment le choix ? [par Mlle Louis]
Caramel Mou m’a chargée d’une mission de la plus haute importance : commencer la première une rubrique intitulée "Viennoiseries". Celle-ci aura pour but de partager des articles d’autres blogueuses (dont moi), puis enfournez le tout à 180°C et vous obtiendrez une rubrique forte en diversité de styles et de couleurs. (notez l’anecdote : quand elle m’a suggéré son idée, j’ai vraiment cru qu’elle se lançait dans la cuisine). Comme ma chère Caramel est un tantinet taquine, elle nous laisse le choix du sujet, ce qui est à première vue facile mais qui en fait ne l’est pas. Du coup, je me suis mise à cogiter sur ce que je pourrais bien vous raconter. Dans mes minutes philosophiques d’autiste des transports en commun, je me suis dit que j’allais être moins légère que d’habitude. Celles et ceux qui me lisent savent que l’émotion est le cœur de mes articles. Pourtant dans la vie de tous les jours, je suis plus cartésienne (section scientifique oblige). Finalement, je m’enrichis à la fois des émotions mais également de la raison.
Quel clan choisissez-vous ? Raison ou sentiment ? (Clin d’œil à toi, Jane Austen, si tu me lis de là haut). Tout le monde connait la célèbre citation de Blaise Pascal : "le cœur a ses raisons que la raison ignore". Au départ, l’intitulé de la phrase n’est pas exactement celui là mais plutôt "le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point". Je vous l’accorde, je suis pointilleuse puisque finalement ça signifie la même chose. Pourtant, ce qui maintenant est interprété comme faire des folies quand on est amoureux, signifiait tout autre chose à l’époque de Blaise (oui, nous sommes intimes je peux me permettre de l’appeler par son prénom). Avant d’en venir là où je veux aller, je prends ma plume de Marc Lévy pour une petite parenthèse (la référence à M.L est bien entendue très péjorative, fans ne me frappez pas).
"Assise sur le palier d’un immeuble, elle bouquinait tout en profitant de l’ombre rafraichissante du bâtiment qui l’accueillait. En ces temps estivaux, elle aimait venir ici sur ces marches qu’elle affectionnait tant pour observer les touristes qui défilaient du matin au soir sur cette grande place. Quand venaient les heures creuses elle adorait lire sous le brouhaha des passants restants. Ce bruit lui donnait l’impression de rendre vie aux tribulations enfermées dans ces pages qu’elle tournait au fil de sa lecture. Une fois qu’elle commençait rien ne l’arrêtait, pas même les marchands qui déambulaient les rues, en scandant les qualités de leurs babioles, à la recherche de voyageurs crédules. Elle était comme hantée par son livre, par cette envie physique de le dévorer. Elle-même reconnaissait qu’il ne valait pas les chefs d’œuvres qu’elle avait pu parcourir autrefois mais il avait ce quelque chose que les autres n’avaient pas. Dès qu’elle plongeait dans ses lignes, ses yeux ne pouvaient s’en détacher. Il était pour elle ce coup de cœur qu’on a que très rarement dans une vie." Fin de la parenthèse.
J’ai choisi d’écrire ce passage pour montrer qu’il n’y a rien de romantique sous la phrase de Blaise (qui au départ l’a écrit pour parler de Dieu, c’est tout de suite moins glamour). Le cœur commandé par le cerveau régit toutes les réactions que le corps humain peut avoir. Par exemple, avoir la chair de poule, avoir les yeux qui pleurent lorsqu’on a une poussière dans l’œil ou même avoir mal quand on tombe. C’est le cerveau qui commande les émotions du corps, elles ne s’expliquent pas par l’intellect qui est désigné par la raison. D’où "le cœur a ses raisons que la raison ignore". Mais d’où vient alors la signification qu’elle a pris aujourd’hui ? On suppose qu’elle provient du fait que l’alchimie entre deux personnes peut s’expliquer par l’odeur qu’on dégage, la gestuelle de l’autre, les traits du corps, etc . Finalement ce qu’on appelle le coup de foudre n’est qu’une question de perception du cerveau, qu’une réaction chimique entre deux odeurs. Le cœur n’est que la première intuition, celle du corps qui est complétée par la deuxième intuition, celle de la pensée et de l’esprit. C’est pourquoi on ne peut dissocier la raison du cœur, pour moi ces deux parties de l’homme font un tout qui permet de donner de la valeur et de la cohérence à un jugement.
Qu’on soit cartésien ou plus philosophe, il est indéniable que quelque soit votre camp, vous êtes obligés de prendre en compte les deux complémentaires.
Grain de Caramel Mou - Je n'aime pas la poésie (ce moment gênant où tout le monde se demande ce que Caramel Mou va encore nous sortir). Je n'aime pas la poésie à une exception près, quand elle m'est expressément destinée c'est à dire jamais (#personnenemaime). MAIS, ne dit-on pas qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ? Les blogs à l'image de celui de Mlle Louis (cliquez, cliquez) me font aimer la poésie. Sa plume est d'une rare sensibilité. Ces textes possède une âme et une atmosphère particulière qui vous happe. Je la remercie pour avoir accepté d'inaugurer cette nouvelle rubrique et je termine par une question : chers lecteurs, entre raison et sentiments, faîtes vos jeux. Quel est votre choix ?
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