Entre censure et modération !
Un défi m'a été lancé, celui d'écrire un article dans chaque catégorie d'Hellocoton. Je m'y suis attelée avec entrain et bonne humeur. Après avoir découvert l'univers des comédies musicales, nous avons vogué vers de nouveaux horizons en partant à la découverte du Sénégal. Aujourd'hui, Caramel Mou chante le blues. La catégorie "humeur" me manque. J'ai lu ici et là, que cette catégorie n'en était pas vraiment une en raison de l'absence de thématique précise. Selon autrui, nous serions les moldus de la blogosphère [pour les non initiés- vous vivez dans un monde parallèle au notre ? : personne ne possédant pas de pouvoirs magiques chez mon ami Harry]. Je ne suis pas d'accord (#quellesurprise). Nous sommes une catégorie à part entière et non pas une catégorie fourre-tout ce qu'on arrive pas à caser ailleurs. Nous traitons de nos humeurs, nous y mettons du nôtre et nous bénéficions d'une liberté de ton qui n'existe pas en d'autres lieux. Nul besoin de jongler entre objectivité et subjectivité, faire preuve de mauvaise foi ne nous ait pas interdit car notre but n'est pas d'informer ni d'éduquer encore moins de plaire ou de déplaire. Nous parlons de tout et de rien, certes, mais c'est ce qui fait notre richesse. Chers lecteurs, je n'abandonne pas mon défi mais j'ai besoin de râler retourner aux sources. Comme humeur et digression font bon ménage, j'en viens au thème principal de ce billet qui se situe entre censure et modération.
Chers lecteurs, je lis en vous comme dans un blog ouvert et je vous sens perplexes. Sur ce blog, rien n'arrive sans raison. Le hasard n'existe pas. Vous vous demandez pourquoi je décide soudainement de parler censure et modération. Explications. Il y a un mois, je décidais de participer à la photo du mois. Tous les quinze du mois, à midi heure de paris (pas avant, ni après), les blogueurs qui y prennent part doivent publier une photo en rapport avec un thème pré-défini. Le blogueur doit également insérer un pavé de liens renvoyant aux blogs de tous les participants. Le principe est simple. Le principe est interactif. Le principe est créatif. Le principe est sympa. Oui, mais voilà, Caramel Mou est humaine. Caramel Mou s'est engagée à publier une photo en temps et en heure. Caramel Mou a oublié. Honte à Caramel Mou. Qu'on lui coupe la tête la coupe en quatre ! J'ai senti un vent une brise de mécontentement quand toute confuse, je m'excusais sur facebook : file moi ton pseudo que je ne perde pas mon temps à chercher sur ton blog [personne ne te retient]. La brise s'accentua quand je reçus le commentaire suivant sur un billet qui ne s'y prêtait pas : par contre pour la photo du mois, c'est raté. Mon humeur fut piquée au vif. Le ton était correct, le commentaire normal à l'image d'un certain président mais le fait est que je l'ai mal pris parce que je considère que nous sommes pas en URSS et que nul besoin de me faire remarquer ma perfidie, en public de surcroît. Et c'est là que je fus prise de l'envie soudaine d'effacer ce commentaire [oui, je demeure étonnée de ma propre susceptibilité d'autant plus que je suis en tort. Je saiiiiiiiis. Vous n'allez pas vous y mettre, si ? Non, je suis pas entrain de m'énerver. FFFFF].
Je ne l'ai pas fait car j'ai toujours prôné la liberté d'expression. Chers lecteurs, j'ai remarqué que vous étiez ami avec modération. Mon ami Larousse (#leretourdudicoprodigue) définit la modération comme étant l'action de freiner ou de tempérer quelque chose. La censure quant à elle est l'action d'interdire tout ou partie d'une communication. Aujourd'hui, je me pose la question à savoir où se situe la frontière entre censure et modération dans le monde de la blogosphère. Je ne saisis pas la nuance et j'ai l'impression que c'est bonnet blanc et blanc bonnet. La majorité des blogs sur lesquels je dégouline a recours à la modération des commentaires. Avez entendu parler de ce fou qui roulait en sens inverse sur l'autoroute et qui était persuadé d'avoir raison d'agir de la sorte. Ce fou c'est moi. J'ai l'impression de nager à contre-courant. Mon blog se nourrit de vos commentaires et je pense que tout le monde a son mot à dire, qu'il soit plaisant à lire ou profondément détestable. Il y a des pays où la liberté d'expression n'est encore qu'un mythe. Il y a des journaux comme Charlie Hebdo qui voient leurs locaux saccagés par des individus qui ont tiré un trait sur cette même liberté d'expression. Il y a des femmes qui se sont battues pour avoir le droit d'exprimer leur opinion à travers le vote. Il y a des journalistes qui sont emprisonnés pour avoir eu l'outrecuidance d'aller à l'encontrer du régime en place. Il y a des groupes de musique qui sont mis à l'amende. Et, il y a des blogs qui modèrent les commentaires. Je trouve ce fait paradoxal d'autant plus que le blog est avant tout un lieu d'échange et de partage.
Oui mais, qu'en est-il du troll ? Mais si, vous l'avez sûrement déjà rencontré. Il s'agit de cet individu désagréable qui s'évertue à pourrir le débat de manière systématique et ce, pour d'obscures raisons. Le troll parle le plus souvent pour ne rien dire d'intelligent. Le troll est la bêtise incarnée. Il use parfois d'un langage injurieux et s'apparente à ce pervers narcissique, centré sur lui-même, imbu de sa personne dont il est impossible de se défaire sans en pâtir. La meilleure manière de se débarrasser d'une sangsue n'est-il pas de l'éliminer ou, encore mieux, de l'empêcher d'agir en mettant des barrières ? Je sais qu'il est important de créer un rempart contre l'extrêmisme, gangrène de l'humanité. Oui mais [tic de langage détecté], le troll n'en est-il pas moins un humain comme un autre qui a le droit de s'exprimer au même titre que tout le monde ? Par ailleurs, une fois lancé dans la spirale de la modération, n'est-on pas tenté d'éliminer l'opinion d'une personne qui exprimerait un avis contraire au notre de manière un peu trop vive ? J'ai pu observer le comportement de deux ou trois blogueuses [je vois tout] qui regrettaient d'avoir généré un débat un peu trop virulent sur tel ou tel sujet et qui se plaignaient de recevoir des avis contraires aux leurs. Oui mais [c'est terrible, ce tic], nous sommes en démocratie, mes chéries. Votre blog est un espace privé mais internet est un lieu public. Par ailleurs, j'ai entendu dire que qui se ressemble, s'assemble. Oui mais [tic, sors de ma plume] le monde serait bien ennuyeux si ses habitants étaient d'accord sur tout. Caramel Mou pense que les contraires s'attirent.
D'un autre côté, si la majorité des blogueurs modère les commentaires laissés sur leur blog, ce n'est pas par coquetterie ou pour suivre une tendance, c'est pour une raison bien précise que vous allez me dévoiler (ou pas) chers lecteurs : pourquoi modérez-vous vos commentaires ?