Aujourd'hui, je commence une nouvelle chronique consacrée à un thème qui m'a toujours fascinée : les sept péchés capitaux que sont l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, la luxure, la paresse et la gourmandise. J'ai toujours pensé que ces derniers résumaient parfaitement la condition humaine en décrivant l'Homme dans tous les travers qui font toute sa splendeur. Je commence par celui qui m'irrite le plus. Parce que la peste soit de l'avarice et des avaricieux, je traite de l'avarice en priorité.

Birddreams

Comme toujours, je prêche la bonne définition de mon ami Larousse (déformation estudiantine : toujours définir le sujet) qui décrit l'avarice comme étant le caractère de quelqu'un qui restreint à l'excés ses dépenses. L'avare est à différencier de l'individu qui veille à limiter ses dépenses et qui de fait, est économe. Ce qui est louable. Si l'avarice était un homme, elle serait ... mon cousin (cette chronique étant dans la catégorie humeur, j'y mets un peu de ma famille parce que qui n'aime pas certaines personnes, châtie). Voici un exemple pour illustrer son côté rat que j'exècre. Je me trouve au restaurant en sa compagnie. C'est le moment de payer l'addition. Nous nous exécutons et j'ai la brillante idée de laisser un pourboire d'une valeur de deux euros, en petites pièces. Je me lève. Je me dirige vers la sortie. Un main invisible m'incite à me retourner. Je me retourne et je le surprends entrain de glisser la moitié des petites pièces en question dans sa poche. Mais c'est que je viens de le surprendre en flagrant délit de ... de quoi en fait ? Je lui pose la question. Il me répond : c'est beaucoup trop pour un pourboire ! Nous nous en allons, lui avec la moitié du pourboire qu'il ne m'a évidemment pas restitué et moi avec ... ma mauvaise humeur. En plus d'être avare, monsieur empiète sur ma propre générosité. C'est fou !

Mais, l'avarice ne se limite pas à de simples comportements citoyens et anonymes. Pour moi, peut-être considéré comme avare, ce patron d'entreprise qui reçoit des millions d'euros en guise de salaire, qui exploite ses employés, qui les licencie et qui se prétend économe. Vous comprenez, c'est la crise, il n'est pas possible de faire autrement. Sur ce, mon yacht m'attend, je pars en vacances aux Seychelles et je compte acheter deux ou trois bijoux en diamants au passage pour contenter Lady Rate. Ah oui, je précise que je viens d'être viré pour incompétence mais que je m'en vais avec une prime qui frôle l'indécence pour compenser ma perte incommensurable. De toute façon, je serai bientôt recasé dans une entreprise et j'aurai un salaire encore plus faramineux. Ne vous en faîtes pas, je m'en sortirai. Raisonnement basique ? Je constate les faits.

Par ailleurs, l'avarice s'inscrit dans une démarche qui va au delà des considérations pécuniaires. Ne dit-on pas d'une personne qu'elle peut être avare de compliments ? Je me rappelle une certaine période de stage et le comportement d'une personne en particulier qui mettait un point d'honneur à souligner tous les aspects négatifs de mon travail : Caramel Mou, tu aurais du faire ci, tu aurais du faire ça. Mais quand arrivait le moment où mon travail était parfaitement exécuté : rien. Il était juste parfaitement exécuté ... dans l'absolu. Au delà de la satisfaction du devoir accompli, je ressentais le besoin de me sentir encouragée d'une manière ou d'une autre ... un simple "c'est bien" m'aurait suffi. La peste soit de l'avarice sous toutes ses formes. Fort heureusement, je suis entourée de personnes formidables qui de temps en temps me disent qu'elles sont fières de moi. Ce n'est pas pour flatter mon ego, c'est juste ... que ça fait plaisir dans l'absolu.

J'évoque un dernier cas de figure.Ma route a croisé celle d'un mec avare de sentiments. Les bisous, les câlins, les compliments, les regards langoureux, les regards tout court... Jetés aux oubliettes ! A défaut de m'aimer, tu m'apprécies au moins ? Non mais tu comprends Caramel Mou, je ne suis pas un grand sentimental. Je n'ai pas pour habitude de dire aux gens que j'aime que je les aime. Je suis comme ça. C'est ma nature, tu comprends ? Tout ce que j'ai compris, c'est qu'il était grand temps de passer à autre chose : NEXT.

En conclusion, je dirais ceci : tant que l'avare adopte des comportement d'avare mais dans son salon, je fais preuve de tolérance. Après tout, chacun est libre d'agir comme il l'entend. Mais dès l'instant où il fait preuve de générosité en distillant ses mauvais côtés et en faisant souffrir ses pairs, je m'insurge et j'accuse. Et vous ? Que vous inspire l'avarice ?

La peste soit de l'avarice et des avaricieux !

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